L’allaitement maternel est une expérience unique et précieuse, qui soulève souvent de nombreuses questions. L’une des préoccupations fréquentes est : « Peut-on allaiter en étant enceinte ? » Cette interrogation s’accompagne de mythes et d’inquiétudes tout à fait légitimes. Dans cet article, nous allons démystifier l’allaitement pendant la grossesse. Nous allons examiner les idées reçues et les vérités scientifiques qui l’entourent. Je partagerai également mon expérience de maman qui allaite tout en étant enceinte.
Peut-on allaiter en étant enceinte ? Mythes sur l’allaitement durant la grossesse
Il y a de nombreuses idées reçues lorsqu’on allaite enceinte, nous allons les parcourir une à une.
1. Allaiter enceinte présenterait des risques pour le bébé à naître
L’idée que l’allaitement pendant la grossesse puisse comporter des risques pour le fœtus est largement répandue. Les études indiquent cependant que, dans la plupart des cas, allaiter durant la grossesse est généralement sans danger. Comme l’indique santé.fr , on peut « tout à fait continuer d’allaiter enceinte ». Les complications sont rares, mais il est crucial de consulter un professionnel de santé pour une évaluation personnalisée. Chaque femme et chaque corps sont différents et doivent être pris en compte. De plus, l’âge du bébé allaité doit aussi être pris en considération.
2. L’allaitement pendant la grossesse entraînerait une diminution de la qualité du lait maternel
Un autre mythe fréquent suggère que la qualité du lait maternel diminue pendant la grossesse. En réalité, le corps s’adapte pour produire du lait maternel de qualité, bien que la composition change au cours de la grossesse. Néanmoins, les nutriments essentiels restent présents, et le lait continue d’offrir des avantages nutritionnels pour l’allaitement en cours.
La composition du lait va se modifier au fur et à mesure de la grossesse, car il sera adapté au bébé qui va naître. Vers le 7ème mois de grossesse, le colostrum va arriver. De ce fait, le lait sera beaucoup moins sucré et plus gras. C’est tout à fait normal, ton corps se prépare à accueillir un nouveau-né et ton lait s’adapte en priorité à ce nouveau bébé. Il est tout à fait possible que ton aîné continue de téter même si la composition est adaptée à un nouveau-né, cela ne peut pas lui faire de mal. Le lait contient également de nombreux anticorps qui seront utiles à ton nouveau-né, comme à ton plus grand.
3. Allaiter pendant la grossesse présenterait des risques pour la santé de la mère
Certains prétendent que l’allaitement pendant la grossesse peut entraîner des complications de santé pour la mère. Toutefois, pour la plupart des femmes en bonne santé, allaiter tout en étant enceinte ne présente pas de risques significatifs. Il est donc tout à fait possible d’allaiter durant une grossesse dans la majorité des cas.
Que tu aies ou non des problèmes de santé particuliers, il est nécessaire d’en parler avec ta sage-femme et/ou ton gynécologue afin qu’ils t’orientent au mieux sur la meilleure décision pour toi.
Réalités scientifiques sur l’allaitement pendant la grossesse
Que disent les études sur l’allaitement de la femme enceinte ?
1. La grossesse entraîne des changements hormonaux qui peuvent influencer la production de lait
Pendant la grossesse, le corps est soumis à d’importants changements hormonaux. Ces ajustements peuvent influencer la production de lait maternel, et certaines femmes peuvent constater une diminution de la production.
2. Une femme enceinte allaitante a des besoins nutritionnels accrus
Il est essentiel que les femmes enceintes et allaitantes veillent à satisfaire leurs besoins nutritionnels qui sont plus élevés qu’à la normale. En ajustant son régime alimentaire, une femme peut continuer à allaiter tout en fournissant à son corps les nutriments nécessaires pour soutenir la grossesse. Il est important d’indiquer au professionnel de santé qui suit votre grossesse que vous souhaitez continuer votre allaitement en cours.
3. Les professionnels de santé peuvent soutenir et rassurer les mères qui allaitent enceinte
Chaque femme est unique, et les besoins de chaque grossesse peuvent varier. Il est fortement recommandé que les femmes qui souhaitent allaiter pendant la grossesse consultent leur professionnel de santé pour en discuter. Un suivi médical régulier est crucial pour s’assurer que la mère et le bébé reçoivent les soins appropriés, et cela, même sans allaitement.
Mon expérience personnelle de maman allaitante et enceinte
Je vous partage avec plaisir mon expérience de femme enceinte allaitante à chaque trimestre de la grossesse.
1. Des seins très sensibles pendant tout le premier trimestre de grossesse
Lorsque j’ai découvert ma grossesse, mon premier fils avait 15 mois. Je l’allaitais exclusivement (sans ajout de lait maternisé) depuis sa naissance. Nous avions notre rythme d’environ 5 tétées par jour et cela nous convenait très bien à tous les deux. Lorsque je suis tombée enceinte, assez rapidement, j’ai eu les seins sensibles et même très sensibles à certains moments. Les moments de tétées étaient moins agréables pour moi à cause de la douleur, mais restaient quand même de bons moments. L’envie de continuer mon allaitement était beaucoup plus forte que la douleur lors des tétées.
J’ai aussi eu la sensation d’avoir moins de lait, mon fils s’agaçait par moment lors des tétées et a commencé à mordre. Il y avait un changement au niveau du lait qui ne lui plaisait pas. Pour éviter que les tétées deviennent contraignantes alors que c’était un de mes moments préférés avec mon bébé, j’ai décidé de prendre le temps de lui expliquer pourquoi le lait avait changé. Je lui ai tout expliqué en détail, comme on l’expliquerait à un adulte. Je lui ai expliqué qu’il y avait un bébé dans mon ventre et que cela changeait le lait, que ce n’était pas ma faute, ni celle du bébé et qu’on ne pouvait malheureusement rien changer là-dessus. A la suite, à ces explications, il ne m’a plus jamais mordue !
Avec du recul, j’aurais dû lui expliquer dès le début, mais je ne savais pas que le changement du lait serait perçu si vite pour lui.
Niveau douleurs, les seins sont restés sensibles tout le premier trimestre, mais les tétées sont quand même restées un moment de plaisir pour nous deux. Nous avons légèrement réduit le rythme à 3-4 tétées par jour. Cela n’est pas forcément dû à la grossesse, de manière générale un jeune enfant tête de moins en moins de fois en grandissant.
Découvre aussi mon article Comment communiquer avec son bébé dans le ventre ?
2. Au deuxième trimestre, un réel plaisir d’allaiter
Durant le deuxième trimestre, mon bébé avait à ce moment entre 18 mois et 20 mois, les douleurs aux seins ont diminué. C’était un réel plaisir de l’allaiter, tout autant qu’avant la grossesse. À ce moment-là, le rythme des tétées était les suivantes : matin au lever, avant la sieste, avant le coucher du soir et une ou deux fois dans la journée, à sa demande quand il le souhaitait. J’ai toujours fait un allaitement à la demande. Le nombre de tétées est donc variable d’un jour à l’autre. Lorsqu’il est malade, il y a beaucoup plus de tétées par exemple, de même, lorsqu’il se fait mal suite à une chute, les tétées ont un pouvoir magique de faire que tout aille mieux en quelques secondes ! Nous avons gardé ce rythme.
La seule chose qui a vraiment changé durant ce deuxième trimestre de grossesse, c’est l’a tétée l’allaitement du matin qui est devenu très long ! Les tétées étaient courtes entre 3 et 7 minutes par sein environ. Celle du matin a augmenté atteignant plus d’une demi-heure et chaque jour qui passait, elle augmentait en durée. Mon premier fils ne voulait jamais arrêter, comme si la tétée allait s’arrêter du jour au lendemain, j’avais l’impression qu’il profitait le plus possible. Tout comme au premier trimestre de grossesse, je lui ai réexpliqué qu’il pourrait toujours téter, mais qu’il fallait s’arrêter à un moment donné. De nouveau, cela a débloqué la situation et les tétées sont redevenues « normales ».
Tout comme au premier trimestre, les tétées avaient toujours un rôle de « réconfort » après une chute ou une frustration pour mon petit garçon.
3. Au troisième trimestre, j’ai dû réduir l’allaitement
Le début du troisième trimestre de grossesse a été un bonheur pour moi côté allaitement. Je n’avais plus aucune douleur au sein et nous avions notre rythme de tétées matin, avant sieste et avant l’endormissement du soir. Plus que trois tétées par jour, mais des tétées très chouettes. Bien sûr, certains jours, il y en avait plus lorsqu’il avait besoin de réconfort.
Le colostrum (lait très concentré en nutriments et anticorps que nous produisons pour la naissance d’un nouveau-né) est arrivé vers le 7ème mois de grossesse. Il y avait très peu de lait, mais mon fils continuait de téter normalement. Le goût qui avait de nouveau changé ne l’a pas dérangé à ce moment-là. Pourtant, c’est souvent un moment où l’allaitement s’arrête, car le lait ne plaît plus en goût à nos bébés (lait plus gras et moins sucré). Pour mon fils, cela ne l’a pas dérangé.
Malheureusement, pour des raisons de Menace d’accouchement prématuré (MAP), indépendantes de l’allaitement, j’ai réduit l’allaitement lors des deux derniers mois de grossesse à une à deux par jour afin de limiter les contractions. En effet, les hormones libérées durant une tétée vont, parfois, entrainer des contractions utérines. Dans le cadre de mes problèmes de santé à ce moment, j’ai dû diminuer le rythme et la durée des tétées sur les conseils de ma sage-femme. J’ai tout de même pu continuer l’allaitement jusqu’à la naissance pour mon plus grand bonheur (et celui de mon fils !).
À noter que le fait de devoir réduire ou arrêter l’allaitement reste rare. En effet, très souvent, il n’y a aucune raison médicale de diminuer l’allaitement durant la grossesse. Comme toujours, cela dépend de chaque femme et de chaque grossesse.
Continuer d’allaiter après la naissance du deuxième
Il est totalement possible de continuer à allaiter après la naissance du deuxième bébé. Cela s’appelle le « co-allaitement ». Le nouveau-né sera prioritaire sur les tétées, mais les deux enfants peuvent tout à fait être allaités ensemble sans aucun problème.
Découvre l’article sur mes 6 premiers mois de co-allaitement !
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Alors, peut-on allaiter en étant enceinte ? J’espère avoir répondu à tes interrogations !
Allaiter pendant la grossesse est généralement considéré comme sûr pour la plupart des femmes en bonne santé. Les légendes entourant l’allaitement durant la grossesse ne sont souvent pas fondés et seule votre sage-femme ou votre gynécologue pourra vous aiguiller sur la meilleure décision pour vous en fonction de votre santé, de votre grossesse et de l’âge de votre aîné.
L’allaitement pendant la grossesse, bien que souvent sans danger, nécessite une approche personnalisée. Chaque femme doit écouter son corps, rechercher un soutien médical adéquat et prendre des décisions éclairées pour elle-même, son bébé allaité et son bébé à venir.
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