Tu attends ton deuxième bébé et tu te demandes si tu vas pouvoir continuer à allaiter ton aîné après l’accouchement ? Ou peut-être as-tu entendu parler du co-allaitement et tu es curieuse d’en savoir plus ?
Quand j’ai découvert que j’étais enceinte alors que j’allaitais encore mon premier, j’ai vraiment eu envie de pouvoir vivre cette nouvelle aventure. Pourrais-je continuer à allaiter pendant la grossesse ? Comment allais-je gérer l’allaitement de deux enfants ? Est-ce que mon corps et ma lactation allaient suivre ? Dans cet article, je vais partager avec toi l’expérience que je vis depuis la naissance de mon deuxième fils : 6 mois de co-allaitement !
Qu’est-ce que le co-allaitement ?
Avant de te raconter mon expérience personnelle du co-allaitement, revenons ensemble sur cette pratique.
Co-allaitement : définition
Le co-allaitement, c’est le fait d’allaiter deux enfants d’âges différents en même temps. Ce qui ne veut pas forcément dire au même moment de la journée !
Le co-allaitement peut prendre différentes formes. Tout dépend des envies, des rythmes et des besoins des enfants et de la mère allaitante.
Il s’agit de poursuivre l’allaitement d’un enfant pendant une nouvelle grossesse, puis de continuer à allaiter l’aîné après la naissance du petit dernier.
Une pratique peu connue
En France, le co-allaitement est peu répandu. C’est une pratique rare en Europe et en Amérique du Nord.1
Pourtant, dans de nombreux autres pays d’Europe et à travers le monde, il n’y a rien de plus naturel que d’allaiter ou de co-allaiter.
Il n’est pas toujours facile pour les mamans qui s’y intéressent de trouver des conseils ou des informations en matière de co-allaitement, même auprès des professionnels de santé.
Les interrogations fréquentes liées au co-allaitement
Comme le co-allaitement est en France peu commun et parfois mal vu socialement, de nombreuses questions peuvent rester en suspens pour les mères qui l’envisagent :
- Une mère allaitante a-t-elle assez de lait pour nourrir ses 2 bébés ?
- Le lait maternel peut-il nourrir deux enfants d’âges différents qui n’ont pas les mêmes besoins ?
- Comment le co-allaitement influence-t-il la composition du lait maternel ?
- Est-ce que la mère a assez de lait pour le nourrisson si l’aîné tète aussi ?
- Est-ce que le co-allaitement est fatigant ?
De plus, déjà pendant la grossesse, des changements peuvent survenir au niveau de la lactation :
- la composition du lait maternel change progressivement ;
- la sensibilité des seins peut augmenter ;
- la production de lait peut diminuer, surtout en fin de grossesse.
Selon des études2, entre 57 % et 69 % des enfants se sèvrent spontanément pendant la grossesse de leur mère. Cependant, ce ne serait pas toujours dû au lait.
Mais ce n’est pas ce qui s’est passé pour moi, même si je le redoutais ! J’ai pu poursuivre l’allaitement pendant la grossesse.
Je vais maintenant te raconter mon expérience personnelle du co-allaitement. J’espère que ça t’aidera à mieux comprendre cette pratique et, qui sait, peut-être à te lancer si tu en as envie !
Mon parcours vers le co-allaitement
Quand j’ai découvert que j’étais enceinte, j’allaitais encore Léandre, mon premier enfant, en allaitement exclusif. Ma première pensée a été : « Est-ce que je vais avoir la chance de vivre le co-allaitement ? »
Je savais que beaucoup d’enfants arrêtent de téter pendant la grossesse, surtout vers le septième mois quand le lait laisse place au colostrum. Mais Léandre adorait tellement téter que malgré ces changements, il a continué à téter, toujours autant, sans diminuer.
Vers la fin de ma grossesse, j’ai dû être alitée à cause d’une menace d’accouchement prématuré. Il a fallu limiter les tétées de Léandre, mais lui n’avait pas du tout envie d’arrêter ! C’est là que j’ai compris que nous allions probablement vivre l’aventure du co-allaitement.
Et je l’ai pris comme une grande chance !
Les premiers jours en co-allaitement
Pendant les quelques jours passés à la maternité après mon accouchement, Léandre ne venait qu’une fois par jour me voir, donc il tétait à ce moment-là. Le reste du temps, je donnais le sein à Solan, mon nouveau-né, qui lui tétait jour et nuit.
Léandre a tout de suite remarqué que le lait était revenu en quantité. Donc il s’est remis à beaucoup téter, ravi de retrouver cette abondance !
Les premiers jours après l’accouchement, je faisais téter mon nourrisson en premier, puis mon aîné, pensant que c’était la meilleure solution.
Ce que je ne savais pas, c’est que comme ça, Solan ne prenait que le lait de début de tétée, qui est plus sucré, sans aller jusqu’au lait gras de fin de tétée. De ce fait, il a eu des petits problèmes digestifs.
Donc j’ai inversé l’ordre ou je les ai fait téter en même temps, et le problème a vite été résolu grâce aux conseils d’une consultante en lactation.
Allaiter deux enfants en même temps : notre quotidien
Là encore, je partage mes expériences. Elles sont différentes pour chaque maman.
Des routines mises en place
Assez rapidement, au bout d’un ou deux mois, j’ai mis en place quelques règles pour que le co-allaitement se passe bien pour tout le monde :
- Léandre tétait le matin, puis avant sa sieste, au réveil de la sieste et le soir avant de dormir. Ça faisait 4 fois dans la journée.
- En cas de gros chagrin ou de bobo, Léandre pouvait bien sûr téter pour se réconforter.
- Léandre ne tétait qu’à la maison. C’était déjà le cas depuis un moment, même pendant la grossesse.
- Solan, lui, tétait toujours à la demande, peu importe où nous étions.
Solan a maintenant 6 mois, et ça se passe toujours comme ça.
Des tétées plus faciles pour le nouveau-né
Au début, je faisais au moins une à deux tétées par jour avec les deux enfants en même temps. C’était super pratique, d’autant plus que Solan avait des difficultés à téter à cause d’un frein de langue. Quand Léandre tétait en même temps que lui, ça stimulait la production de lait et aidait mon nourrisson à prendre du poids plus facilement.
Aujourd’hui, au bout de six mois, ils sont encore ensemble sur la tétée du matin, donc une seule fois par jour.
La lactation s’adapte aux deux enfants
En général, Léandre prend le sein droit et Solan le gauche, même si parfois j’alterne. Et je vois que mon corps s’est adapté : très vite, mon sein gauche s’est mis à produire beaucoup plus de lait que le droit !
Même maintenant que Solan a 6 mois et fait ses nuits, je vois encore la différence : le sein gauche est toujours beaucoup plus « rempli » que le droit au réveil.
De plus, la recherche scientifique l’a prouvé : le lait maternel s’adapte aux besoins nutritionnels des deux enfants allaités grâce à un taux plus élevé de lipides et de protéines pendant le co-allaitement.1
Mes ressentis après 6 mois de co-allaitement
Après 6 mois de co-allaitement, voilà un petit bilan de ce qui a marché pour nous trois !
L’importance de préparer l’aîné au co-allaitement
Pour préparer mon aîné au partage du sein, on a beaucoup parlé avec lui du fait que son petit frère tèterait aussi. À la fin de la grossesse, j’ai également utilisé un poupon qui « tétait » en même temps que lui. Donc à la naissance de Solan, ça lui a semblé tout à fait normal de partager.
Respecter les besoins de chaque enfant
Avec le co-allaitement, le plus important c’est d’être à l’écoute des besoins de chacun. Solan, en tant que bébé, avait besoin de téter fréquemment et à la demande.
Léandre, lui, avait besoin de garder ses repères et ses moments privilégiés avec moi.
J’ai donc adopté un fonctionnement qui permettait de répondre aux besoins des deux :
- Solan tétait à volonté, jour et nuit.
- Léandre avait des moments « réservés » pour ses tétées.
Mettre en place des routines pour l’aîné
Pour Léandre, j’ai mis en place des moments de tétée fixes dans la journée :
- le matin au réveil ;
- avant la sieste ;
- au réveil de la sieste ;
- avant le dodo du soir.
Ces routines lui ont permis de garder ses repères et de ne pas se sentir « remplacé » par le bébé.
Moins de fatigue que lors du premier allaitement
Les 6 premiers mois, j’ai trouvé le co-allaitement moins fatigant qu’un premier allaitement ! Je pense que c’est parce que j’étais habituée. Et la nuit, il n’y avait que Solan qui tétait. Pour tout savoir sur le lien entre allaitement et sommeil maternel, lis cet article !
Comment j’envisage la suite du co-allaitement ? Je souhaite tout simplement de continuer ainsi, jusqu’à ce que Léandre, mon aîné, se sèvre de lui-même. Je resterai à l’écoute de ses besoins et de ses envies. Lui seul décidera quand c’est le bon moment pour lui d’arrêter.
J’accompagne mes deux fils, en faisant confiance à mon instinct de maman.
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- https://www.lllfrance.org/vous-informer/fonds-documentaire/dossiers-de-l-allaitement/2261-da-173-valeur-nutritionnelle-du-lait-maternel-lors-de-l-allaitement-de-2-enfants-d-ages-differents
- https://www.lllfrance.org/vous-informer/fonds-documentaire/dossiers-de-l-allaitement/1386-da-31-co-allaitement
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