Tu viens à peine de poser ton bébé qu’aussitôt, il pleure ? Que tu le mettes dans son transat, son lit ou sur son tapis d’éveil, il hurle si tu t’éloignes ne serait-ce qu’un instant. Pourquoi a-t-il besoin d’être dans tes bras constamment ?
Dans ce nouveau monde qu’il ne connaît que depuis quelques jours, semaines ou mois, tu es son repère. Ton tout-petit n’a qu’une envie : être près de toi. Et son cerveau est encore trop immature pour comprendre que même quand il ne te voit pas, tu es toujours là. Son besoin de proximité est un besoin primaire, une pulsion de vie.
Oui mais comment répondre à ce besoin tout en retrouvant un peu d’autonomie ? Comment apprendre à ton enfant à se sentir en sécurité même lorsqu’il n’est plus dans tes bras ? À s’endormir progressivement seul ?
Dans cet article, tu obtiendras des réponses à ces questions, ainsi que des conseils pour que toute la famille retrouve un peu de sérénité, de jour comme de nuit.
Au sommaire 👇
- Pourquoi bébé pleure-t-il dès qu’on le pose ?
- Quelles solutions pour poser bébé sans qu’il pleure ?
- Le portage
- Les comptines signées 🎵
- Créer un environnement rassurant
- Le rituel du coucher
- Et si bébé continue de pleurer malgré tout ?
- Faut-il laisser pleurer bébé ? Une question controversée
Pourquoi bébé pleure-t-il dès qu’on le pose ?
Dès sa naissance, le nourrisson a un besoin de proximité profondément ancré en lui. Il réclame les bras en permanence ? Ce n’est ni un caprice ni une mauvaise habitude. Pour comprendre cette réaction, il faut revenir aux tous premiers mois de sa vie et à la manière dont son cerveau de jeune enfant perçoit le monde.
Un besoin naturel de proximité et de sécurité
Depuis toujours, les bébés ont survécu en restant au plus près de leur maman. Pour eux, être seul signifie être en danger. Pendant neuf mois, ton tout petit a vécu enveloppé, bercé, nourri en continu, au chaud, sans jamais être séparé de toi.
À sa naissance, tout bascule : le bruit, la lumière, l’espace autour de lui… Il doit s’adapter à un nouvel environnement, et cela ne se fait pas en un jour. Pleurer est sa seule façon de s’exprimer, mais aussi un instinct de survie. Être dans les bras lui permet de retrouver des sensations familières qui l’apaisent immédiatement, comme le bercement, le mouvement, la chaleur. Le poser, c’est lui retirer tout cela d’un coup.
Il pleure alors pour exprimer son inconfort et son besoin de proximité, une réaction tout à fait normale dans les premiers mois de vie.
Un attachement fort aux figures parentales
Ce besoin de contact va au-delà du simple confort physique. Dès le début de sa vie, ton bébé tisse un lien d’attachement puissant avec toi et avec son papa. Et jusqu’à environ 8 mois, il ne sait pas encore que tu es une personne distincte de lui. Il te perçoit comme une prolongation de lui-même. Pour lui, vous ne faites qu’un. Alors, quand il ne te voit plus, il pense que tu as disparu… et c’est l’angoisse !
Un besoin physiologique ou une gêne ?
Quand bébé pleure dès qu’on le pose, c’est parfois à cause d’un inconfort physique. Avant de chercher à le rassurer émotionnellement, il est donc important de vérifier qu’il n’y a pas une cause physiologique à ses pleurs, comme la faim, le besoin d’être changé, le reflux gastro-œsophagien, les coliques, les douleurs dentaires, les pics de croissance…
Si ton enfant semble inconsolable malgré ta présence, tes caresses et tes câlins, si ses pleurs sont inhabituels ou s’accompagnent de signes de douleur (dos cambré, crispation, pleurs inconsolables), tourne-toi vers ton médecin.
✨Tu voudrais pouvoir comprendre ton tout-petit, même s’il ne parle pas encore ?
Sais-tu que la langue des signes pour bébé peut permettre à ton bébé, dès ses 9 mois, d’exprimer clairement ses besoins avant même de savoir parler ?
Envie de te lancer dans l’aventure signée ? Télécharge ton affiche gratuite des 10 premiers signes à mettre en place avec ton bébé.
Quelles solutions pour poser bébé sans qu’il pleure ?
Si poser ton bébé sans déclencher une crise de pleurs te semble impossible, rassure-toi : il existe des solutions douces et bienveillantes pour l’aider à accepter progressivement cette « séparation ».
1/ Le portage : une transition en douceur
Bébé réclame beaucoup tes bras ? Le portage physiologique peut être une solution pour le sécuriser tout en te libérant les mains. En écharpe, en sling ou en porte-bébé physiologique, il retrouve la chaleur de ton corps, le rythme de tes mouvements, et cela apaise généralement les pleurs instantanément.
2/ Les comptines signées : très efficaces pour stopper les pleurs 🎵
Chanter une comptine tout en signant les mots est magique pour calmer bébé. Pourquoi ? Parce que cela lui offre une expérience sensorielle complète qu’il adore !
Lorsqu’il regarde tes mains bouger, il est captivé par le spectacle visuel, ce qui lui fait oublier son chagrin un moment. Et surtout, il partage un moment d’échange privilégié avec toi qui remplit son réservoir affectif et le sécurise.
Tu peux les utiliser à tout moment de la journée, lorsque tu as besoin d’apaiser bébé quand tu n’es pas disponible pour le porter.
Tu trouveras dans mon Pack L’Essentiel du Bébé Signe + de 140 signes et 10 comptines signées à faire avec ton bébé !
3/ Créer un environnement rassurant
Pour que bébé accepte davantage d’être posé, cela ne doit pas être synonyme de rupture brutale.
Voici quelques astuces pour adoucir ces moments où il n’est pas contre toi :
- Lui expliquer ce que tu vas faire avant de le poser, et après. Dire simplement « Je te pose le temps de me doucher, regarde, je suis juste là, tu me vois et tu es en sécurité ». Parler à ton nouveau-né, même s’il ne comprend pas encore, est primordial.
- Déposer un vêtement imprégné de ton odeur dans son lit pour qu’il ressente ta présence même en ton absence.
- Utiliser une veilleuse ou un bruit blanc, qui rappelle les sons qu’il entendait in utero.
4/ Le rituel du coucher : un indispensable
Les bébés adorent la routine : elle leur apporte des repères rassurants et les aide à anticiper ce qui va se passer. Un rituel du coucher bien rodé favorise l’endormissement et diminue les pleurs lorsque vient le moment de dormir.
Prends le temps de répéter les mêmes gestes chaque soir (ou au moment des siestes). Cela aidera ton enfant à comprendre que la séparation est temporaire et qu’il te retrouvera après avoir dormi. Un bain, une histoire, une berceuse, une tétée, un câlin… tout ce qui l’apaise et le prépare doucement au sommeil est bienvenu.
Termine ton rituel avec une bonne dose d’amour grâce aux signes :
✨ « Fais de beaux rêves »
✨ « À demain »
✨ « Je t’aime »

Avec la langue des signes pour bébé, le tout petit peut se raccrocher à des repères visuels (les signes), en plus du rituel verbal et tactile. Ainsi, il comprend encore mieux ce qui est en train de se passer, donc le vit plus sereinement. ✨

Et si bébé continue de pleurer malgré tout ?
Malgré toutes les stratégies mises en place, ton bébé continue de pleurer dès que tu le poses ? Certains nourrissons ont un besoin plus intense de contact et de réassurance, et il existe encore d’autres moyens d’accompagner ton tout-petit avec bienveillance.
Apprendre à reconnaître les différents types de pleurs
Tous les pleurs de bébé ne se ressemblent pas. Pleure-t-il parce qu’il a faim ? Parce qu’il est fatigué ? Parce qu’il a simplement besoin d’être rassuré ? Chaque pleur a une signification, et apprendre à les distinguer permet d’y répondre plus sereinement.
La chercheuse australienne Priscilla Dunstan s’est intéressée à la psychologie des nourrissons et a mis au point une méthode permettant d’interpréter leurs pleurs : le Dunstan Baby Language.
En observant attentivement les sons émis par les bébés, elle a identifié cinq types de pleurs, chacun correspondant à un besoin précis.
Par exemple, lorsqu’un bébé dit « Neh », cela indique généralement la faim. Ce son est produit lorsque sa langue touche son palais, un mouvement similaire à celui effectué lors de la tétée.
D’autres pleurs ont également une signification particulière :
- « Owh » exprime le besoin de dormir.
- « Eairh » signale des coliques ou des maux de ventre.
- « Eh » indique que bébé a besoin de faire un rot.
- « Hèh » traduit un inconfort, une couche mouillée par exemple.
Mais rassure-toi, même sans cette méthode, tu finiras par identifier ce dont ton bébé a besoin à l’instant T.
Les bébés aux besoins intenses (BABI)
Parfois, même en répondant à tous ses besoins, bébé continue de pleurer beaucoup et réclame constamment les bras. Peut-être fais-tu face à ce que l’on appelle un Bébé Aux Besoins Intenses (BABI), un terme popularisé par le pédiatre américain William Sears.
Un BABI, c’est quoi ? Ce sont des bébés qui :
- ont un très grand besoin de contact et de proximité ;
- ont un sommeil léger et difficile ;
- réagissent très fort aux séparations ;
- ont souvent du mal à être posés, même quelques minutes.
Comment s’adapter ?
- Porter bébé le plus souvent possible avec un moyen de portage confortable, pour lui offrir ce contact dont il a tant besoin sans te bloquer les bras ni te faire mal au dos.
- Réduire les stimulations car ces bébés sont très sensibles à leur environnement.
- Accepter de déléguer : un BABI demande beaucoup d’énergie ! Demander du soutien n’est pas un signe de faiblesse, bien au contraire.
Même si cette période peut sembler interminable, ton bébé finira par évoluer et gagner en autonomie, mais cela se fera à son propre rythme.
L’impact sur les parents et comment gérer la fatigue
Avoir un bébé qui n’accepte pas d’être posé peut être épuisant. Les journées s’enchaînent, les nuits sont courtes, et parfois, tu as juste besoin d’une pause. Et c’est normal.
Comment se préserver ?
- Accepter que tu ne peux pas tout gérer seule. Si possible, partage les temps de portage et de réconfort avec l’autre parent, un proche ou une personne de confiance.
- T’accorder des moments pour toi. Même 10 minutes par jour où tu peux souffler, écouter une musique apaisante ou juste boire un thé chaud peuvent faire la différence.
- Ne pas hésiter à demander de l’aide. Un bébé qui pleure beaucoup peut être une grande source de stress. Parler avec un professionnel (pédiatre, sage-femme, consultante en lactation…) peut t’apporter des pistes et surtout te rassurer.
Beaucoup de parents traversent cette période où tout semble difficile. Entoure-toi, prends soin de toi, et surtout, rappelle-toi : tu fais du mieux que tu peux, et c’est déjà énorme.

Faut-il laisser pleurer bébé ? Une question controversée
Laisser pleurer bébé fait débat. Une étude menée par Wendy Middlemiss en 2012, a examiné les effets du « laisser pleurer » sur les nourrissons. Dans cette étude, 25 bébés âgés de 4 à 10 mois ont participé à un programme de cinq jours visant à les aider à s’endormir seuls. Les résultats ont montré qu’après trois jours, les bébés pleuraient moins lors de l’endormissement, mais que leurs niveaux de cortisol, une hormone liée au stress, restaient élevés. Elle a alerté sur le décalage entre le comportement observable (bébé pleure moins) et son état physiologique réel (il n’est pas pour autant moins stressé).1
Depuis, d’autres études ont été menées et certains experts du sommeil ont une approche plus nuancée : c’est surtout la façon dont on accompagne les pleurs de son enfant qui serait déterminante. Par exemple, la méthode de l’accompagnement progressif consiste à rester près de l’enfant jusqu’à ce qu’il s’endorme, en réduisant progressivement la présence parentale au fil du temps. Cette approche vise à rassurer le nourrisson tout en l’aidant à développer sa capacité à s’endormir de manière autonome.
Tu l’auras compris, poser bébé sans qu’il pleure n’est pas facile, car la première année son besoin de contact est intense. En attendant, l’aider à se sentir rassuré et en confiance est indispensable. Le peau à peau, la magie du Bébé Signes et les rituels sont autant d’outils pour apaiser ses émotions. Semaine après semaine, il apprend à se calmer seul et à accepter la séparation plus sereinement.
Tu veux accompagner ton enfant dans son développement au quotidien ? Découvre notre Pack essentiel bébé et ses + 100 signes pour comprendre et communiquer facilement avec ton bébé dès ses 9 mois !
Sources :
Asynchronie de l’activité de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien mère-enfant suite à l’extinction des pleurs du nourrisson induits lors de la transition vers le sommeil, Wendy Middlemanque, Douglas A. Granger, 2012
0 commentaires