Motricité libre avec bébé : 5 essentiels à connaître

Si tu es maman ou future maman, tu as déjà entendu parler de la motricité libre pour bébé. Plus qu’une activité d’éveil, c’est une véritable philosophie. Elle place l’autonomie et le respect du rythme naturel de chaque enfant au cœur de son approche. Elle invite aussi les adultes à voir bébé comme un être « capable », et à lui faire confiance. 
Dans cet article, je te propose de découvrir les principes fondamentaux de ce concept qui rend bébé acteur de son développement moteur. Tu découvriras tous les bienfaits de cette pratique de plus en plus populaire auprès des parents et des professionnels de la petite enfance, sur l’épanouissement global de nos tout petits !

Motricité libre bébé : origine et définition du concept

Commençons par revenir sur les origines de la motricité libre, et sur ce que ce concept englobe concrètement.

Qui a inventé la motricité libre ?

Le concept de « motricité libre » a été créé dans les années 60 par la pédiatre hongroise Emmi Pikler.
Pionnière de l’éducation bienveillante, Emmi Pikler était directrice de pouponnière. Elle a consacré sa vie à observer et analyser le développement des tout-petits. Sa conviction ? Les bébés sont des êtres sensibles et compétents, capables de se développer par eux-mêmes sans l’intervention constante des adultes.

« La liberté motrice consiste à laisser libre cours à tous les mouvements spontanés de l’enfant, sans lui enseigner quelque mouvement que ce soit. »

Emmi Pikler

C’est en observant des centaines d’enfants qu’Emmi Pikler a élaboré sa théorie de la motricité libre. Elle a remarqué que les bébés qu’on laissait explorer librement leur environnement étaient plus apaisés, plus agiles et plus sûrs d’eux-mêmes. Une vraie révolution à l’époque ! Aujourd’hui, la motricité libre est présente dans les projets pédagogiques de très nombreuses crèches.

Mais alors, c’est quoi exactement la motricité libre ?

L’idée, c’est vraiment d’augmenter le temps passé au sol, parce que c’est le meilleur endroit pour apprendre à se mouvoir !
On offre ainsi à bébé l’opportunité de découvrir ses capacités motrices librement et à son propre rythme.

En effet, si on lui en laisse la liberté, l’enfant sait spontanément développer sa motricité.
Pas de position imposée, pas de stimulation forcée : on laisse les bébés faire leurs expériences tout seuls.
À force de tentatives autonomes, ils apprennent ainsi à se retourner, ramper, se mettre en position assise, se mettre debout, puis marcher.

Comment ça marche concrètement ? 

• On évite au maximum de contraindre ses mouvements en le « coinçant » dans un transat ou en le mettant dans un trotteur. Pas de parcs pour bébé non plus, afin de ne pas restreindre sa zone d’exploration. 
• On ne met pas un bébé dans une position qu’il ne sait pas prendre tout seul. Donc on ne l’assoit pas tant qu’il n’y arrive pas lui-même, et on ne le met pas debout tant qu’il n’y parvient pas seul non plus.

Tu te demande à quel âge un bébé peut commencer la motricité libre ? Toutes les réponses dans mon article Quand commencer la motricité libre?

5 principes à connaître pour pratiquer la motricité libre avec son bébé

1/ Un enfant libre de ses mouvements

Le premier principe de la motricité libre, c’est de faire confiance à ton bébé. Lors des moments d’éveil, oublie les accessoires qui limitent les mouvements naturels (parc, transat, trotteur…). Pose simplement bébé sur son tapis, reste près de lui et laisse-le faire. Il a tant à explorer : bouger ses doigts, attraper ses pieds, redresser sa tête, essayer de passer à plat ventre, d’attraper sa balle de préhension, de ramper…

2/ Un environnement sécurisé

Pour que ton bébé puisse explorer en toute liberté, il faut que la pièce dans laquelle il se trouve soit sécurisée : 

• Un sol ferme mais confortable : opte pour un tapis pas trop mou. Dès la naissance, tu peux y poser bébé sur le dos. Vers 4 mois, il commencera à s’en échapper !
• Un environnement sécurisé : vers 6 mois le tout petit commence à ramper. Tous les objets potentiellement dangereux doivent être hors de portée, dans des placards sécurisés.
• Des meubles stables : plus tard, quand bébé essaiera de s’appuyer puis de se lever, il aura besoin de points d’appui sûrs pour travailler son équilibre, avant de se lancer dans ses premiers pas sans appui.

Des vêtements adaptés : choisis des tenues confortables qui ne gênent pas ses mouvements. Quant aux petits pieds, ils n’ont besoin ni de chaussures ni de chaussons tant qu’ils ne s’aventurent pas dehors !

3/ Pas d’aide pour s’asseoir ni pour marcher !

Comme le disait Emmi Pikler : « Un enfant n’est jamais mis dans une situation dont il n’a pas encore acquis le contrôle par lui-même ». C’est la base de la motricité libre !

En motricité libre, on laisse bébé trouver son propre chemin, que ce soit pour se retourner, s’asseoir ou marcher.

S’il ne parvient pas encore à s’asseoir ou à se mettre debout, c’est que son corps n’est pas prêt. En le laissant expérimenter par lui-même, tu lui offres un véritable sentiment d’accomplissement et de sécurité puisqu’il ne se retrouve pas en situation d’échec, c’est-à-dire dans une position qui le met en difficulté ou qu’il n’arrive pas à quitter sans se faire mal.

Dans la pratique, ça veut dire par exemple :

• attendre que le bébé sache s’asseoir tout seul plutôt que de le caler avec des coussins ;
• le laisser se tenir aux meubles quand il a envie de marcher avec appuis, plutôt que de lui tenir les mains.

Bien sûr, si bébé est vraiment bloqué et s’agace, par exemple si son bras reste coincé quand il essaie de se retourner, le rôle de l’adulte est de l’aider et de le rassurer.

4/ Pas trop de jouets ni de stimulation

En motricité libre, l’environnement est propice à l’expérimentation autonome. Inutile de remplir l’espace de jouets trop nombreux ou trop stimulants. Il suffit d’offrir à bébé un cadre dans lequel il peut laisser libre cours à sa curiosité naturelle. 
Alors on évite les arches d’éveil trop chargées, les jouets électroniques qui clignotent et font du bruit. En bref, on évite la surstimulation. 
Et puis bébé a déjà bien assez à faire avec son propre corps, dont il apprend peu à peu à connaître les limites et les capacités !
Bien sûr, tu peux poser quelques jouets sur le tapis, mais on reste dans une volonté de sobriété et de simplicité.

5/ L’adulte a aussi un rôle à jouer

Laisser son enfant apprendre de façon autonome ne signifie pas pour autant que l’on n’a aucun rôle à jouer, bien au contraire. Pour bien grandir, un nourrisson doit se sentir en confiance. L’adulte apporte une présence rassurante et un soutien émotionnel. 

Il peut intervenir si bébé a besoin d’aide, sans empiéter sur son autonomie et sa confiance en ses habiletés. Le lien de confiance entre l’adulte et l’enfant est donc très important en motricité libre, et ce n’est pas étonnant, car c’est la base de la pédagogie Pikler. 

Le moment des soins (change, bain, habillage) est aussi fondamental pour renforcer la confiance entre l’adulte et l’enfant. Ce temps est considéré comme l’un des principaux moments où elle peut être développée. Emmi Pikler préconisait la verbalisation, c’est-à-dire de parler avant, pendant et après les soins, pour prévenir l’enfant et lui expliquer les soins réalisés. 

La communication signée associée à la parole (ou langage des signes pour bébé) partage cette philosophie : celle d’une communication respectueuse des besoins des petits, qui met l’accent sur le langage, la compréhension et les interactions. Pratiquer le Bébé Signe, c’est favoriser l’autonomie et la confiance en soi, tout en créant une relation parent-enfant unique !

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Les bienfaits de la motricité libre sur le développement global de l’enfant

La pratique de la motricité libre va bien au-delà du simple développement physique de l’enfant. Elle pose des fondations essentielles pour tous les apprentissages qui vont suivre : 

• l’autonomie et la confiance en soi, en lui permettant de construire une solide confiance en ses aptitudes ;
• la créativité et l’esprit d’initiative : libre d’explorer, l’enfant développe naturellement son imagination et apprend à prendre des initiatives, des qualités précieuses pour sa vie future ;
• la conscience spatiale : les expériences motrices aident l’enfant à mieux appréhender sa position dans l’espace, une compétence fondamentale pour les futurs apprentissages comme la lecture et l’écriture.
• la compréhension du monde : en faisant ses propres expériences, l’enfant nourrit sa curiosité pour le monde qui l’entoure.