Quand commencer la motricité libre avec bébé ?

Quel âge pour la motricité libre ? Quand commencer à mettre bébé au sol ? La motricité libre est une étape importante dans le développement moteur des bébés. Elle leur permet de développer leurs capacités motrices de manière autonome à leur propre rythme. Mais à quel âge les bébés commencent-ils à explorer leur environnement et à acquérir des compétences motrices plus avancées ? Poursuis ta lecture pour savoir si ton enfant est prêt pour ces explorations et comment l’accompagner en respectant les principes de la motricité libre.

La motricité libre, c’est quoi ?

La motricité libre est une approche du développement psychomoteur qui prône la liberté de mouvement de l’enfant. Elle repose sur l’idée que nos tout-petits, dès leur naissance, doivent pouvoir explorer leurs capacités motrices à leur propre rythme, sans intervention directe de l’adulte. C’est-à-dire sans aide ou sollicitation et sans dispositifs de maintien du type transat ou trotteur. Cette méthode encourage les enfants à découvrir par eux-mêmes comment se retourner, ramper, s’asseoir, se lever et apprendre à marcher seuls, favorisant ainsi leur autonomie, leur conscience corporelle et leur confiance en eux. 

À l’origine de ce concept, il y a Emmi Pickler (1902-1984), une pédiatre et éducatrice hongroise. À la fois médecin et directrice de pouponnière, elle a pu observer des centaines d’enfants. Ses constatations et recherches ont mis en avant l’importance de l’activité spontanée pour que les bébés puissent développer leurs compétences motrices et psychomotrices de façon harmonieuse. C’est aujourd’hui confirmé par les neurosciences !

Sa vision révolutionnaire de l’éducation et du développement de l’enfant a eu un impact profond sur les pratiques éducatives dans le monde entier. Emmi Pickler est surtout connue pour son ouvrage fondateur sur la motricité libre (1) et pour son approche centrée sur la bienveillance.

Ses théories très novatrices à l’époque ont été reprises par Françoise Dolto, qui a contribué à les populariser auprès des parents et des professionnels de la petite enfance.

Découvre dans cet article les 5 principes fondamentaux à connaître en motricité libre.

À partir de quel âge un bébé peut-il commencer la motricité libre ?

La motricité libre peut être mise en place dès le premier mois de l’enfant puisque la base du concept est de laisser les choses se faire naturellement. L’essentiel est de suivre le rythme de ton bébé et de le mettre sur un tapis plutôt que dans un transat durant ses phases d’éveil.

Si tu sens ton nourrisson à l’aise et intéressé, tu peux l’allonger au sol à chaque période d’éveil. Si au contraire, il pleure rapidement ou refuse totalement d’être posé, c’est que ce n’est pas encore le bon moment pour lui. 

Proposer la motricité libre n’a d’intérêt que si bébé se sent suffisamment en confiance pour être capable de se lancer dans l’aventure. Car ce qu’Emmi Pickler avance également, c’est que pour être capable d’explorer par lui-même le monde qui l’entoure, le nourrisson a besoin d’un environnement psychoaffectif favorable.

Quand tu le sentiras prêt pour ces moments d’éveil au sol, allonge-le sur le tapis et observe-le réaliser ses découvertes et ses apprentissages tout seul sans le guider. 

La motricité libre ne doit pas éclipser des difficultés motrices qui pourraient nécessiter l’avis d’un spécialiste. Il est donc important de connaître les mécanismes du développement moteur de l’enfant pour savoir à quel moment il devient judicieux d’intervenir. Car certaines douleurs ou tensions peuvent venir perturber les expériences motrices du tout-petit et justifier un coup de pouce de l’adulte ou une consultation. C’est le cas si bébé :

• bouge très peu ;
• tourne toujours la tête du même côté ;
• met toujours la même main à la bouche ;
• a des blocages (peut-être dus à l’accouchement) ;
• semble très inconfortable dans certaines positions au sol.

Et après ? La motricité libre mois après mois

Les spécialistes préfèrent parler de « niveau d’évolution motrice », plutôt que d’étape de développement, pour ne pas figer les âges d’acquisition dits « normaux » et ne pas créer des inquiétudes inutiles chez les parents. Chaque bébé évolue à son rythme.

La motricité libre de 0 à 5 mois

De la naissance à 5 mois environ, c’est la phase statique car bébé ne se déplace pas. Mais il ne reste pas inactif : 

• il fait des rotations de tête à droite et à gauche ;
• il lève sa tête quand il est au sol ;
• il prend conscience de ses mains, les met à la bouche ;
• il alterne extensions du corps et enroulements du bassin ;
• il attrape ses pieds et les met à la bouche ;
• il se tourne à plat ventre et se remet à plat dos.

Où mettre son bébé les premiers mois ? Pendant cette phase statique, tu peux créer pour bébé un espace d’éveil dans la pièce de ton choix avec un tapis qui offre un bon amorti sans être trop mou. Tu pourras y déposer quelques jouets, mais pas trop en même temps !

Si tu es une adepte des activités Montessori, tu peux aussi installer près du tapis un miroir Montessori.

La motricité libre de 6 à 12 mois

À partir de 6 mois environ, c’est la phase dynamique car bébé passe d’un appui global du corps sur le sol à des appuis plus réduits sur les mains, les genoux, les tibias, les fesses, et enfin les pieds : 

• il commence à tirer sur ses bras pour ramper ;
• il pousse sur ses bras et ses jambes pour tenter le quatre pattes ;
• Il passe seul en position assise (soit en passant par le quatre pattes, soit en s’appuyant sur le côté depuis la position allongée) ;
• il arrive à se mettre debout seul en prenant appui sur des objets ou des meubles.

C’est la phase où il faut le laisser pieds nus le plus possible et sécuriser la « zone d’exploration », car peu à peu, il réussit à aller où il veut !

La motricité libre vers 12 mois et après

Une fois debout, arrive la phase de verticalité : 

• bébé teste son équilibre en lâchant une main puis deux ;
• il s’appuie sur des objets du type petite chaise ou chariot de marche pour avancer seul mais avec appui ;
• quand il est prêt, il fait ses premiers pas seul.

En motricité libre à cet âge, on laisse bébé marcher seul sans le tenir par les bras et on est encore plus vigilant aux objets auxquels il a accès pour éviter tout accident domestique.

Comment favoriser la motricité libre ?

C’est bien simple : en motricité libre, on joue la carte du minimalisme à tout âge !

• On laisse les parcs, les transats, les coussins et les trotteurs au placard.
• On résiste à l’envie d’aider bébé, ce qui n’empêche pas de partager ces moments d’éveil avec lui sur le tapis !
• On laisse bébé vivre pieds nus ou avec des chaussons à semelle souple qui lui permettent de se muscler les pieds et de découvrir les sensations tactiles comme s’il n’avait rien aux pieds.
• On lui met des vêtements confortables qui n’entravent pas ses mouvements.
• On ne met pas bébé dans une position qu’il ne sait pas prendre de lui-même (on ne l’assoit pas, on ne le met pas debout…).

Pour finir, j’ai envie de faire le lien entre le Bébé Signe et la motricité libre. L’approche éducative d’Emmi Pikler met en avant l’importance de la verbalisation : c’est quand l’adulte parle beaucoup à l’enfant pour décrire ses propres actions ainsi que celles de l’enfant dans les situations quotidiennes. Elle a remarqué que cela encourage l’enfant à interagir avec l’adulte et renforce le lien affectif entre eux.
La communication signée avec les bébés implique également beaucoup de verbalisation, car les signes sont toujours surlignés par les mots et parce qu’en Bébé Signe, l’objectif est d’accompagner le développement de l’enfant avec bienveillance et beaucoup d’attention. 

Tu aimerais pouvoir comprendre ton enfant dès ses 9 mois et lui permettre de pouvoir exprimer ses besoins sans pleurs ? Découvre le Bébé Signe, un outil extraordinaire qui réduit les frustrations de bébé et de toute la famille !

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